appareillage auditif et chaine de mesure

Chaine de mesure : définition et rôles

L’adaptation prothétique d’un patient s’appuyant sur des méthodes de préréglages, l’utilisation des chaines de mesure est devenue indispensable dans le quotidien d’un audioprothésiste. En effet, la chaine de mesure est un outil essentiel pour mesurer et ajuster les performances d’un appareil auditif en fonction des besoins spécifiques de l’utilisateur et garantir à ce dernier une expérience sonore optimale. La chaine de mesure permet à l’audioprothésiste de mesurer les caractéristiques de l’appareil auditif et, en fonction de l’environnement sonore, d’en optimiser les réglages. La chaine de mesure permet d’affiner des paramètres tels que :

En outre, la chaine de mesure permet également de vérifier que l’appareil auditif fonctionne correctement et qu’il fournit le niveau de performances attendu par l’utilisateur.

Composition d’une chaine de mesure

Une chaine de mesure se compose :

  • D’une source sonore,
  • D’un caisson insonore,
  • D’un analyseur en fréquenc,
  • D’une table traçante.

Explications succinctes du processus de fonctionnement d’une chaine de mesure

La prothèse auditive placée dans le caisson insonore, à proximité de la source sonore, est couplée à un simulateur d’oreille qui va représenter les caractéristiques du conduit auditif. Ce coupleur, relié à un analyseur en fréquences, va permettre l’étude des caractéristiques propres de l’aide auditive, c’est-à-dire :

  • Son gain,
  • Sa bande passante,
  • Son taux de distorsion,
  • La mesure de sa consommation en courant.

Chaine de mesure et mesure du gain de l’aide auditive (gain prothétique)

Sur la chaine de mesure, l’intensité du signal de référence est fixée à 55 ou 60dB SPL (selon les différentes méthodes), puis nous faisons varier la fréquence de 100Hz à 8000Hz. Le gain prothétique correspond à la différence entre le signal de sortie et le signal d’entrée : Gain = Ns – Ne

En d’autres termes, le gain prothétique est le niveau sonore amplifié par l’appareil auditif. Si le gain est trop faible ou trop élevé, l’audioprothésiste doit alors ajuster les paramètres de l’appareil auditif pour obtenir ceux qui sont idéaux pour l’utilisateur. La chaine de mesure garantit que l’appareil auditif fournit le niveau de gain prothétique approprié et que la réponse en fréquences (de 100Hz à 8000Hz) est ajustée aux besoins auditifs spécifiques de l’utilisateur (au regard de sa perte auditive, de son audiogramme). La courbe de réponse est donnée instantanément sur le graphique (table traçante).

courbe de réponse appareil auditif chaine de mesure

Chaine de mesure et niveau de sortie de l’appareil auditif

La chaine de mesure est également utilisée pour mesurer le niveau de sortie d’un appareil auditif. Le niveau de sortie est le niveau sonore d’un signal acoustique, à la sortie de l’appareil auditif. Il est mesuré en décibels (dB). Cette mesure s’effectue de la même façon que la mesure de gain prothétique, mais le signal d’entrée est ici fixé à 90dB SPL.

Le niveau de sortie renseigne sur le niveau de saturation de l’aide auditive. On ajuste le niveau de sortie en fonction du niveau d’inconfort, en veillant à ce que celui-ci ne soit jamais dépassé, ce qui garantit une bonne tolérance lorsque le patient est soumis à de fortes intensités (klaxon, sirènes, etc.).

D’autre part, des renseignements importants sont ainsi fournis sur l’efficacité des systèmes de compression et notamment sur l’intensité à laquelle cette compression va se déclencher. Lors des contrôles, c’est un outil indispensable pour s’assurer de la constance des réglages déterminés, surtout chez les enfants appareillés, lorsque les appareils auditifs subissent des chocs répétés.

Chaine de mesure et taux de distorsion de l’appareil auditif

Le taux de distorsion mesure la qualité du signal sonore reproduit par l’appareil auditif. Pour mesurer le taux de distorsion, la chaine de mesure compare le signal sonore original (à l’entrée) avec le signal sonore amplifié (à la sortie) et est ainsi en mesure de préciser le niveau de distorsion ou de modification du signal original, qui se produit quand il est amplifié par l’appareil auditif. Le taux de distorsion s’exprime en pourcentage.

La mesure du taux de distorsion nous renseigne sur le vieillissement de l’ensemble des composants tels que microphone, amplificateur, écouteur. Avec le temps, la qualité de ces différents éléments se détériore. Un patient qui s’habitue à une aide auditive défectueuse sera un patient difficile à ré-appareiller par la suite ou qui trouvera que son aide auditive révisée et remise en état ne correspond plus à ses besoins. Il aura alors intégré comme significatives les distorsions émises par son appareil auditif détérioré, ce qui est très préjudiciable.

Chaine de mesure et mesure du courant

La consommation énergétique de l’aide auditive renseigne sur la qualité de l’amplificateur. Pour être contrôlée, l’aide auditive est reliée par un coupleur stimulant le conduit auditif externe. Mais, dans cette mesure, nous faisons abstraction de la morphologie du conduit auditif externe, propre à chaque patient, de l’embout (nature, longueur, présence ou non d’un venting), du tube de liaison embout-prothèse. La courbe de réponse réglée en fonction des besoins du patient et analysée ne sera qu’une approximation, puisque nous ne savons pas ce qu’il adviendra de cette courbe de réponse dans le conduit auditif externe, à proximité du tympan. Il est parfois possible d’effectuer une mesure in vivo. Deux mesures seront effectuées :

  • La mesure de la courbe de résonnance naturelle du conduit auditif externe,
  • La mesure du gain d’insertion avec l’aide auditive adaptée dans son ensemble (réglages et embout définitif).

La courbe obtenue comparée à celle obtenue avec le coupleur va mettre en lumière des différences. Nous remarquons :

  • Soit un déplacement de la courbe de réponse en fréquence,
  • Soit l’apparition de pics de résonnance,
  • Soit l’écrasement des fréquences aigues,
  • Soit, au contraire, une suramplification de cette zone de fréquences expliquant ainsi que, malgré tout le soin apporté au réglage de l’aide auditive, les résultats contrôlés par les tests phonétiques, ne soient pas toujours ceux escomptés.

Nous pouvons alors corriger certains paramètres pour amoindrir ces imperfections. Il faut préciser que ces mesures ne sont pas toujours faciles à réaliser. Notamment :

  • La présence de cérumen dans le conduit auditif pouvant obstruer la sonde microphonique,
  • Un mauvais positionnement de la sonde,
  • La forme du conduit auditif.

Certaines chaines de mesure peuvent être couplées à l’audiomètre. En mémorisant l’audiogramme du patient et en choisissant une méthode de préréglage, qu’il s’agisse d’un appareil auditif intra-auriculaire ou d’un contour d’oreille, un calculateur va déterminer l’amplification nécessaire afin de s’approcher au mieux de cette courbe de gain théorique idéale.

Calcul du gain d’insertion fonctionnel et du seuil d’inconfort

Différentes techniques recherchent, sur le malentendant, des niveaux de confort et d’inconfort et les comparent à ceux du sujet normal. A ce sujet, la méthode PO.GO est une méthode simple et pratique, qui représente un consensus parmi plusieurs approches de la correction de la surdité et qui a fait l’objet d’un grand nombre d’expériences cliniques. Elle est destinée à optimiser la réserve cochléaire du sujet appareillable et à déterminer les caractéristiques électroacoustiques de l’appareil auditif en fonction de la perte auditive déterminée. Cette méthode s’appliquant aux surdités de perception n’est pas revendiquée comme étant parfaite, mais elle présente un point de départ pour un réglage, très fin si nécessaire (perte auditive atypique). Dans l’analyse finale, il ne faut pas oublier que c’est le malentendant et non l’audioprothésiste qui doit vivre quotidiennement avec son appareil auditif et qui, de ce fait, donnera son appréciation.

Le principe de la méthode

Une surdité de perception est souvent accompagnée d’un recrutement, c’est-à-dire que des sons de basses ou moyennes intensités sont anormalement faibles ou inaudibles tandis que les sons intenses sont aussi forts et voire plus qu’ils ne le sont pour un entendant normal. Par conséquent, il ne faudrait, en principe, aucune amplification. Le choix logique est de répondre que les niveaux sonores qui sont les plus importants dans la vie courante, sans être excessivement intenses, se rapprochent le plus du niveau de confort maximum. L’expérience pratique, aussi bien que les considérations théoriques, conduisent au principe du demi-gain pour lequel le gain d’insertion optimal équivaut aux environs d’une demi perte auditive. En appliquant ce principe, les sons perçus au niveau le plus confortable, par une personne entendant normalement, seront également perçus au niveau de confort maximum par les malentendants et avec approximativement la même balance de tonalité.

Due à l’ascendant répandu du masque des basses fréquences en ambiance bruyante, une application littérale du principe du demi-gain peut conduire à appauvrir l’intelligibilité de la parole dans le bruit. La méthode PO.GO comprend donc une réduction additionnelle du demi-gain en basses fréquences. Cette méthode est la plus représentative.

D’autre part, le niveau de sortie maximum est sélectionné de façon à ce que le niveau maximal du son approche le niveau d’inconfort sans le dépasser.

 

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