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L’ouïe, sens privilégié des rapports humains

 

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L’ouïe fait partie de nos 5 sens avec la vue, l’odorat, le goût et le toucher.

S’ils sont tous indispensables, l’ouïe reste le sens privilégié des rapports humains : grâce à lui, l’acquisition du langage, des savoirs, des raisonnements sont possibles. L’ouïe est la base des échanges entre les hommes, échanges qui permettent socialisation et stimulation intellectuelle. Ainsi, une perte auditive entraine souvent un repli sur soi et un isolement progressif qui peuvent engendrés une dépression. Emmanuel Kant l’écrivait :

« Ne pas voir sépare l’homme des choses. Ne pas entendre sépare l’homme des hommes »

Grâce à nos oreilles, nous percevons les sons, qui sont des vibrations.

• Au niveau de l’oreille externe, le pavillon de l’oreille capte, spatialise et amplifie naturellement ces vibrations, qui sont ensuite guidées au tympan par le conduit auditif. Pavillon et conduit auditif jouent le rôle d’un sonotone naturel : l’oreille humaine est un amplificateur anatomique.

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• Le tympan réagit aux différentes pressions de ces vibrations, qui sont alors transmises aux osselets (les 3 plus petits os du corps humain). Les différences de pression sont équilibrées spontanément par la trompe d’Eustache. Le marteau, accroché au tympan, reçoit ces vibrations, qui sont ensuite transmises à l’enclume puis à l’étrier, piston qui vient comprimer le liquide de l’oreille interne.

• Dans l’oreille interne, 15 000 cellules ciliées nerveuses réparties sur la cochlée – organe de l’audition – détectent les vibrations du liquide et génèrent un influx nerveux acheminé vers le cerveau par le nerf auditif.

Le système auditif est un mécanisme fabuleux d’une très grande précision, mais il est également fragile. Contrairement à l’œil, qui se repose près du tiers de notre vie – à chaque clignement de paupières et lorsque nous avons les yeux fermés – l’oreille ne se repose jamais et commence à vieillir dès la naissance.

Le monde bruyant dans lequel nous évoluons, la pratique de certains sports ou loisirs (bricolage, moto, tir, plongée, sports de combats), l’écoute de musique à haut volume (un point sur le format MP3) sur un temps long (plus de 30 minutes), concerts, discothèques, festivals, mauvaise hygiène de vie sont autant de facteurs qui agissent directement sur notre capacité auditive, à court et à long termes, avec des atteintes auditives irrécupérables.

Où en êtes-vous avec votre audition ?

La presbyacousie est le mal du siècle. Elle touche tout le monde à partir de la cinquantaine, représente 88% des gênes auditives actuelles et 95% des indications d’appareillage des médecins ORL. 5 millions de français sont concernés, selon le Ministère de la Santé. Dans notre monde bruyant, la presbyacousie se manifeste plus précocement. Dans notre société vieillissante, elle touche de plus en plus de personnes. Étant de survenue progressive et étant non douloureuse, il est rare que les primo-presbyacousiques s’aperçoivent spontanément de leur gêne auditive : 42% d’entre eux consultent un ORL sous la pression de leur entourage.

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Nous vous proposons un test rapide et simple, pour savoir où vous en êtes avec votre audition. Répondez spontanément aux questions suivantes :

  • Faites-vous souvent répéter ce que l’on vous dit ?
  • Vous reproche-t-on souvent de « faire répéter » ou de « n’entendre que ce que vous voulez » ?
  • Vous a-t-on déjà dit « mais tu es sourd » ?
  • Avez-vous des difficultés à suivre une conversation en groupe ?
  • Avez-vous le sentiment que suivre une conversation en groupe vous demande un effort ou vous fatigue ?
  • Avez-vous tendance à « quitter » une conversation lorsqu’elle a lieu dans un lieu bruyant ou entre plusieurs personnes ?
  • Vous dit-on souvent que le son de la radio ou de la télévision est trop fort ?
  • Comprenez-vous difficilement une personne qui est face à vous ?
  • Comprenez-vous difficilement une personne qui n’est pas face à vous ?
  • Avez-vous du mal à comprendre votre interlocuteur au téléphone ?
  • Avez-vous du mal à comprendre dans l’obscurité ?
  • Pensez-vous que « la jeunesse n’articule plus » ?
  • Confondez-vous les chiffres ou les noms propres ?

Si vous avez répondu par l’affirmative à l’une, au moins, des questions précédentes, il serait bien d’envisager un test auditif chez un ORL, pour faire le point (on avait expliqué ici pourquoi le test auditif n’est pas à faire chez un audioprothésiste).

Pourquoi est-il fondamental de s’appareiller dès les premières gênes ?

La presbyacousie, nous l’avons dit, est de survenue progressive : il est rare que la personne concernée se rende compte spontanément de sa perte auditive. Mais elle ressentira certainement une gêne qui sera, tout aussi progressivement, amenée à s’intensifier avec l’âge.

Dans les premiers temps, cette gêne – particulièrement présente dans les environnements bruyants – va demander un effort supplémentaire à notre presbyacousique pour comprendre une conversation (restaurant, repas en famille, théâtre, réunion professionnelle sont des exemples parmi d’autres). Cet effort supplémentaire entraine une fatigue accrue, à la fin de la journée. Selon l’unité ORL de l’hôpital Sainte-Anne, 10% des actifs sont concernés par une gêne auditive et en souffrent au quotidien : fatigue, stress important, baisse de la productivité. 

Si cette gêne n’est pas solutionnée (port d’un appareillage auditif) alors même que l’avancée en âge va l’intensifier, l’effort à fournir pour comprendre une conversation va aller croissant. Si l’individu n’est pas stimulé par une contrainte professionnelle, par exemple, il aura tendance à renoncer : isolement progressif, repli sur soi, perte de confiance en soi sont les risques au non appareillage auditif. Il devient alors important de s’interroger sur les vraies raisons au refus de l’appareillage auditif : déni ? prix ? esthétisme ? complexité du parcours ? Aujourd’hui, 3 français sur 4 refusent de s’appareiller, pourtant les risques sont réels et bien connus. Si le sujet n’accepte pas de s’équiper, les conséquences peuvent être lourdes :

  • Dépression, particulièrement chez les hommes,
  • Dépendance,
  • Retards cognitifs par une moindre stimulation intellectuelle,
  • Risques de démence, particulièrement chez les femmes,
  • Création d’un terrain favorable à l’apparition de maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer.

La neuropsychologue H. Amieva résume ainsi la situation :

« L’absence de correction auditive chez ceux qui en auraient besoin accroit le risque au long cours de présenter une démence ou une dépendance et, chez les hommes, une dépression. Donc il est utile de traiter la perte d’audition, même si on peut considérer que c’est quelque chose de normal, avec l’âge, d’entendre moins bien »

La presbyacousie

De (trop) nombreuses personnes connaissent ce mot sans savoir vraiment ce qu’il signifie. Par souci de vulgarisation, la presbyacousie (ouïe) est souvent comparée à la presbytie (vue), or, malgré le fait que ces deux pathologies soient progressives car liées au vieillissement naturel – du système auditif pour la première, de l’œil pour la seconde – les deux n’ont pas la même atteinte.

  • La presbytie se définit comme une perte progressive de la capacité de l’œil à faire la « mise au point » sur un objet proche. Liée à la perte d’élasticité du cristallin avec l’âge, la presbytie ne touche pas le nerf visuel. Ainsi, avec une correction adaptée, notre presbyte retrouvera une vision précise.

 

  • La presbyacousie se définit comme une perte progressive de l’acuité auditive. Bilatérale et symétrique, liée à la destruction progressive des cellules ciliées – qui ne repoussent pas – elle se traduit par une courbe de perte auditive typique, avec une chute sur les fréquences aiguës. La presbyacousie touche le nerf auditif. C’est pourquoi un temps d’adaptation, lors du premier appareillage auditif, est parfois (mais pas toujours) nécessaire et que certaines personnes peuvent se plaindre d’une « restitution métallique des sons », d’une « résonance » ou « d’entendre leur propre voix » (que l’on entend, par ailleurs, également sans appareil auditif).

L’appareillage auditif

Gardons en mémoire qu’il est fondamental de protéger ses oreilles tout au long de sa vie, car, lorsque la gêne auditive est là, la seule solution pour retrouver un confort d’écoute est l’appareillage auditif. Nous en parlions précédemment, la prévention passe par la protection au bruit (boule Quiès, casque anti-bruit) dans toutes les situations qui l’exige et un régime alimentaire sain et idéalement anti-oxydant.

Gardons également en mémoire qu’il est important de s’appareiller dès les premières gênes : mieux vaut porter un appareil auditif ponctuellement (certaines situations d’inconfort) que ne pas en porter du tout, cela vous permettra de vous habituer progressivement à l’appareillage auditif, d’en apprécier le confort et de dédramatiser cette étape.

L’appareillage auditif, quelque soit le nom qu’on lui donne (on en parlait dans l’article « Prothèse auditive VS assistant d’écoute : différences et points communs« ), est un amplificateur de sons. Plusieurs articles sont consultables à ce sujet :

Sachez que, comme nous l’évoquions dans les articles ci-dessus mentionnés, si les personnes atteintes d’un véritable handicap auditif n’ont pas le choix du parcours (long et réglementé), du type d’appareil auditif (contour d’oreille) et des nombreuses années de réglages et de suivi, une personne ne ressentant qu’une simple gêne a, elle, le choix entre :

  • Parcours long et réglémenté ou achat d’une aide auditive préréglée en vente libre (les courbes d’amplification de ces appareils sont symétriques, vous l’aurez compris, à la courbe de perte auditive typique de la presbyacousie illustrée dans cet article),
  • Contour d’oreille (visible) ou appareil auditif intra-auriculaire (invisible, qui utilise l’oreille humaine, amplificateur anatomique),
  • Prix intégrant un service de suivi sur de nombreuses années (c’est l’appareillage traditionnel) ou prix sans suivi (cas des appareils préréglés).

Ainsi, vous n’avez plus aucun raison de refuser l’appareillage auditif : solution visible ou invisible à moins de 300€, RAC0 ou choix d’un parcours traditionnel : l’offre est aujourd’hui suffisamment diversifiée pour répondre à vos besoins.

 

 

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